Le rabbin n’est pas un prêtre, mais un maître du savoir qui enseigne la Loi. Au service des fidèles, il pratique aussi les rituels essentiels de la religion.
Par Catherine Golliau
En hébreu, le mot rabbin signifie « nombreux », « puissant », « chef de guerre », mais aussi « maître du savoir ». Le premier d’entre eux, assure la tradition, fut Moïse, le prophète qui reçut de Dieu la Loi sur le Sinaï. Longtemps, comme l’explique dans cette vidéo Jean-Christophe Attias, professeur à l’École pratique des hautes études et auteur, entre autres, de Dictionnaire des mondes juifs (Larousse, 2008), le rabbin fut le chef religieux de la communauté juive. Même s’il pouvait lui arriver d’avoir un rôle de représentation politique à l’extérieur, la direction de la communauté demeurait entre les mains de laïcs.
Avec leur émancipation, à partir de la fin du XIXe siècle, le rôle du rabbin a évolué. S’il demeure un maître du savoir spirituel – chez les juifs Loubavitch et certains courants ultraorthodoxes, il est même au centre de la religiosité –, s’il continue d’assurer de nombreux rites, le mariage par exemple, s’il siège au tribunal rabbinique qui juge en cas de divorce, il est moins un représentant de la communauté face au pouvoir qu’un travailleur social à l’écoute de ses ouailles. Il a d’ailleurs été touché par la révolution du genre : contrairement aux juifs les plus conservateurs, les juifs libéraux ont pris le parti d’ordonner des rabbins femmes, comme en France, Pauline Bebe, Delphine Horvilleur ou Floriane Chinsky.